CPME13 : Les futurs maires devront révéler le potentiel de notre territoire

Alain Gargani, président de la CPME 13 et de la CPME Sud, aspire à ce que l’économie soit au cœur des prochaines municipales en mars 2020. Sondage auprès de 50 000 chefs d’entreprise, publication d’un Libre bleu, débats avec les candidats… Tout sera fait par la confédération pour atteindre cet objectif. 

La campagne pour les élections municipales s’ouvre, peut-on dire que les entreprises et la CPME sont concernées par cet évènement politique ?

Les PME TPE sont le réacteur de l’économie. Elles constituent avec leurs dirigeants et leurs salariés la force vive de notre territoire. Malgré leur dynamisme, beaucoup d’entre elles souffrent d’un environnement socio-économique défavorable. C’est le cas dans de nombreux centres-villes ou noyaux villageois. C’est aussi le cas en matière de recrutement car les entreprises peinent à satisfaire leurs besoins par insuffisance de transports en commun ou de candidats formés.

Pour en sortir, nous réclamons un véritable plan Marchal, un « Provence Business Act » massif et pragmatique pour favoriser l’éclosion de nouvelles entreprises et pérenniser celles qui existent déjà. Le futur de l’économie locale dépendra de la capacité des élus locaux à s’entendre pour créer un écosystème propice au développement des commerces, des sociétés de services, des artisans ou des petites industries.

Soyons clairs, nous sommes à un tournant de l’histoire de notre département et ce rendez-vous des élections municipales est un enjeu majeur. C’est particulièrement vrai à Marseille. Nous savons la tâche qui attend le prochain maire, quelle que soit sa couleur politique. Il ou elle a un défi vital à relever, celui de réenchanter la capitale de la métropole, de le rendre plus égalitaire et plus attractif. A la CPME 13, nous rencontrons tous les jours des gens déterminés, passionnés. Des chefs d’entreprise, des personnes sans emploi pleines d’idées, des associations inclusives… Cette richesse est là, il faut la révéler.

Vous semblez déterminé à faire en sorte que l’économie soit au cœur des débats des prochaines municipales. Vous avez des doutes sur le fait que le thème soit occulté ?

Aucun. Je croise régulièrement des candidats aux municipales de tous bords, et je constate que la volonté de rendre notre territoire plus attractif et inclusif les anime. J’en profite pour préciser que nous ne roulons pour personne en particulier, mais uniquement pour les femmes et les hommes politiques qui mettrons l’économie et l’emploi au centre de leurs projets. Les bons projets n’ont pas de couleur politique.

Quelle forme prendra l’engagement de la CPME 13 ?

95 % des entreprises des Bouches-du-Rhône sont des entreprises de moins de 20 salariés. Ce sont des PME patrimoniales, et c’est bien le profil de nos adhérents. Chaque jour, des commerçants, des entrepreneurs modestes s’engagent dans leur rue, leur quartier, se battent pour leurs salariés. Chaque jour, ces salariés se mobilisent dans un vrai rapport de confiance parce que les liens sont forts. Le monde économique de ces acteurs-là est celui du vivre-ensemble, de la solidarité, de la générosité. Ce sont ces personnes engagées qui font notre territoire. Ce sont ceux-là qu’il faut aider. Et je ferai en sorte que ce soit le cas. Tous les adhérents de la CPME 13 iront voir les candidats pour leur demander ce qu’ils entendent faire pour que ce tissu économique de proximité se développe et permette aux habitants de mieux vivre.

Vous avez lancé un sondage en ligne pour jauger les attentes des chefs d’entreprise. Pourquoi une telle démarche ? Comment les résultats vont-ils être exploités dans le débat ?

Ce sondage va révéler les contributions et propositions des entrepreneurs qui seront synthétiser et valoriser dans un Livre bleu. Nous avons envoyé un questionnaire à plus de 50 000 chefs d’entreprise. Une vingtaine de propositions fortes émergeront. Et le débat engagé avec les candidats se fera à partir de ce corpus dans les principales villes du département. Beaucoup d’élus et de futurs candidats connaissent le monde de l’entreprise, et c’est tant mieux. Certains de nos adhérents vont peut-être s’engager, à titre personnel. Toutes les idées que nous allons porter alimenteront le débat démocratique et les candidats pourront se les approprier. Ni à gauche, ni à droite, mais devant, telle est la place de l’entreprise et des entrepreneurs lors de cette échéance démocratique majeure.

 15/11/2019